mercredi 11 septembre 2013

Too many, too much and not enough

C'est la minute "ma vie"
C'est amusant et légèrement déprimant combien une vie peut se construire sur le principe de l'accumulation. Livres, vêtements, idées, envies, disques, projets, ambitions, désillusions, bougies parfumées, mugs, reproches, enthousiasmes, empilement qui mêle bon comme mauvais, matériel et immatériel.

J'essaie de décoder d'où vient ce terrible besoin d'accumuler:
- d'un point de vue très matérialiste, parce que j'aime être entourée de belles choses. je suis la victime du "plaisir des yeux" qui se transforme rapidement en "je le veux!" puis "comment l'avoir?" (et pour pas trop cher, parce qu'en plus de ça, je trouve le jeu de la débrouille palpitant).
- parce que c'est dans mes gènes. Il suffit de voir la maison dans laquelle j'ai grandi pour comprendre que le mot dépouillement ne fait pas partie de la grammaire familiale.
- parce que j'ai un esprit boulimique. Un sujet en amène un autre, une envie est liée à une autre. La curiosité est un vilain défaut, ça vous pourrit une vie intellectuelle (et un lieu de vie) en vous donnant des objectifs irréalisables: avoir tout lu, avoir tout vu afin de tout comprendre de la Matrice.
- parce que j'ai l'impression que toutes ces choses accumulées parlent pour moi, qu'elles me racontent ou plutôt qu'elles racontent le désordre et le fourmillement qui règnent dans mon cerveau sans que j'ai besoin de le formuler à voix haute. Pour les timides, s'exposer ça économise les mots.

Dans le même temps, si j'aime que les lieux soient habités de la vie intérieure des gens (un appartement sans livre ou sans disque me terrorise), parfois, je me sens dépassée par ce qui m'entoure. Pourquoi avoir 25 affiches d'expo encore roulottées, pourquoi vouloir encore faire l'acquisition d'un nouveau manteau bleu marine,  pourquoi ne pas terminer la pile de 10 romans commencés en même temps avant d'en acheter un nouveau...?

Peut-être est-ce le besoin de s'attacher, de dépendre de quelque chose. Ce qui me pose souci c'est qu'on dit souvent avec raison qu'il ne faut pas devenir esclave de ses possessions, qu'elles vous empêchent d'être libre de vos mouvements: tout devient compliqué, on a peur de les laisser. Et puis, ça entretient la frustration (on commence des to do, to buy, to throw list qu'on ne finit jamais). Bref, ce n'est pas de tout repos.

Comme c'est le temps de la rentrée, j'ai donc pris des bonnes résolutions. Essayer de pouvoir prendre un livre sur une étagère sans faire tomber 3 appareils photo, 2 vases et  100 000 bibelots en tout genre, en fait partie. Renoncer à l'acquisition de tous les totebags de la terre également. Ebay et leboncoin, vous allez souffrir!

C'était vraiment très intéressant.


 Allez cheers!


2 commentaires:

  1. Je suis fascinée par le temps que nous demandent l'entretien et le rangement de toutes ces possessions. J'essaye de limiter les miennes aux livres, vêtements, grigris familiaux et autres accessoires de cuisine. Mais il y en a toujours trop malgré les déménagements. En espérant ne jamais ressembler à la mère de cette amie qui avait trop de tout, une vie d'acheteuse.

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  2. Je suis très flattée de ce premier commentaire!
    Le souci, c'est souvent la prise de conscience de ce "trop de tout". Elle arrive en effet quand ranger s'apparente à résoudre un espèce de rubiks cube géant ou quand l'envie d'acquérir un lance-flammes devient pressante. En même temps, difficile de se séparer de ces choses qu'au fond on aime ou on a aimé, cela revient à tirer un trait sur certaines périodes de sa vie et on a toujours peur de regretter. Et si on parle de livres ou de disques, ça devient vraiment très compliqué. Il est temps de relire "les choses" de Perec.

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