mardi 21 mai 2013

Dérive




















Qu'est-ce qui fait d'un film un chef d’œuvre?

Il y a des films sur lesquels tout le monde s'accorde pour les trouver sublimes ou d'une force particulière et qui pourtant peuvent ne pas vous toucher. Le chef d’œuvre aurait cette vertu de parler à tous, d'être universel, de transcender les goûts de chacun pour définir par sa seule "beauté" un terrain d'entente, sans discussion. Si le mythe du chef d’œuvre se construit grâce au collectif, le chef d’œuvre, comme tout expression artistique parle avant tout à l'intime. Il vous remue, imprime votre cœur, votre cerveau, touche à vos sens... Il vous enrichit, vous fascine et loin de vous asséner une vision du monde, vous invite à le voir différemment. 

C'est en regardant Mud au cinéma que j'ai repensé très fortement au chef d’œuvre ultime  La nuit du chasseur de Charles Laughton. Pourtant vu il y a longtemps, ce film m'a, comme tout le monde, profondément marquée. J'en ai gardé des images très fortes: l'omniprésence de la rivière, un homme double charismatique et inquiétant à la fois, la venue de l'étrange, la nature qui veille sur l'innocence, et ces enfants qui dérivent dans la nuit.

Même s'il ne m'a pas autant bouleversé que Take Shelter, Mud reprend un grand nombre de ces figures, et c'est un bien joli héritier. On a envie de voir Ellis et Neckbone dériver encore un peu mais cette fois sous la douce lumière des fins de journée au bord du Mississippi. Et puis, parce qu'il n'y a rien de plus beau que cette scène, un extrait pour la route:




Cheers!

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